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Tobias Menzies devient la cible d’un village furieux

Le 25 février 2024 à 18h00, le St. Ann’s Warehouse à Brooklyn a été le théâtre d’une injustice accablante. Le public, sidéré, se retrouve presque collé aux murs de briques du théâtre. Tobias Menzies, dans le rôle d’un enseignant d’école primaire, est injustement accusé d’avoir agressé l’un de ses élèves âgé de seulement 6 ans. Une accusation qui pousse rapidement quatre autres élèves à faire des allégations similaires. Comment un homme innocent doit-il réagir face à une telle situation ? Et surtout, comment est-il attendu du public de réagir lorsque ce même homme est la cible d’accusations répétées pendant près de deux heures sans interruption ?

L’adaptation réalisée par David Farr, d’après le scénario original de Thomas Vinterberg et Tobias Lindholm, a été mise en scène par le prestigieux Almeida Theatre de Londres. Le film, sorti en 2012, a fait ses débuts américains au St. Ann’s Warehouse. A travers ses thématiques poignantes, « The Hunt » fait écho à plusieurs œuvres qui ont abordé le sujet de l’accusation infondée à l’encontre des enseignants. Certaines, comme « The Children’s Hour » de Lillian Hellman, ont révélé une vérité derrière l’accusation, tandis que d’autres, comme « Oleanna » de David Mamet, ont conduit à un débat houleux.

Dans « The Hunt », l’enseignant reste, contre toute attente, une victime sans aucune culpabilité. Son personnage, admirablement interprété par Menzies, n’offre que compassion et sympathie. Ce dernier présente Lucas, un enseignant bien plus qu’attentionné, se posant comme un véritable père préservant le bien-être de ses élèves en difficulté.

Depuis sa première apparition sous forme de film danois avec Mads Mikkelsen, #The Hunt » doit beaucoup au légendaire réalisateur Alfred Hitchcock. Dans ses films, un personnage accusé à tort est souvent pourchassé, mais dans sa fuite, il se retrouve confronté à ses propres démons, une peur qui le paralyse bien plus que ses poursuivants. Dans l’univers de « The Hunt », ce n’est pas une fuite qui attend Lucas, mais plutôt l’ostracisme.

Coincé dans une petite ville du Royaume-Uni, Lucas choisit l’intégration sociale plutôt que de vivre comme un paria. Il confronte ses peurs et se joint à ses accusateurs à la taverne et à la chasse. Une grande partie de l’intrigue de « The Hunt » se déroule dans une petite maison de verre conçue par Es Devlin.

Rupert Goold, le metteur en scène, a peut-être parfois tendance à en faire trop, notamment en affublant ses chasseurs de cerfs de maquillage de guerre viking et de coiffes d’animaux. Cet excès ne fait qu’accentuer le voyage intérieur, tortueux mais subtilement interprété par Menzies.

En somme, « The Hunt » confronte le public à un dilemme moral déchirant, nous rappelant que les idées reçues et les jugements hâtifs peuvent être destructeurs. Un spectacle à ne pas manquer pour tous les passionnés de cinéma et de théâtre.

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