Maestro, la réalisation de Bradley Cooper, apporte un regard inversé sur le parcours musical. Le film explore la vie et la carrière du célèbre compositeur, Leonard Bernstein, en parallèle avec son mariage tumultueux avec l’actrice chilienne Felicia Monteleagre, interprétée par Carey Mulligan. Ici, la musique est celle de Bernstein, qui occupe une place centrale tout au long de son parcours, que ce soit sur scène ou lorsqu’il compose dans son studio familial à Fairfield.
Ce n’est pas seulement un aperçu des moments publics et connus de la vie de Bernstein, nous assistons également à des moments privés et très émotionnels de son existence, comme une fête de Thanksgiving familiale extrêmement tendue ou quand il ment à sa fille aînée au sujet de ses aventures extraconjugales. Tout est magnifiquement relayé sans avoir recours à des notes de fond musicales pour guider le sentiment du spectateur.
Les mixeurs de réenregistrement Tom Ozanich et Dean Zupancic ont fait un travail remarquable en créant des rythmes subliminaux dans des scènes similaires. De simples sons tels que le vent ou le bruit d’un oiseau volant sont utilisés pour supporter l’émotion de Bernstein, que ce soit lorsqu’il tombe amoureux de Felicia ou lorsqu’il cache d’énormes pans de sa vie à ses enfants. Leur travail exceptionnel leur a valu des nominations aux Oscars, en compagnie de leurs collègues du son Steven A. Morrow (mixeur son), Richard King (superviseur de montage sonore) et Jason Ruder (superviseur de la production musicale).
Plusieurs des moments les plus dramatiques de Maestro se produisent lors de fêtes, en particulier chez Lenny et Felicia au Dakota. A ces moments-là, des groupes de figurants, d’autres acteurs de la scène, portent des micros pour rendre les scènes aussi réelles que possible. Maintenir le contrôle sur ce que disent les principaux acteurs à tout moment, tout en captant le bruit de fond réalisé par le reste de la distribution, est un défi technique.
Quant aux grandes scènes de performance comme celle du Carnegie Hall, l’équilibre entre la musique et le dialogue est capital. On note aussi l’importance du rythme tout au long du film. Des éléments tels que le mouvement de foule qui imite la caméra en rotation ou le silence total du public avant que Bernstein ne marche sur scène créent des rythmes subliminaux qui, bien que peu perceptibles, influencent l’expérience du spectateur.
Ainsi, le film Maestro offre un aperçu aux multiples facettes de la vie de Bernstein, en se concentrant sur la musique, en abordant les aspects plus personnels de sa vie et en utilisant le son d’une manière passionnante et subtile pour apporter du poids émotionnel à chaque scène. Pour en savoir plus sur Maestro, n’hésitez pas à explorer les interviews de l’équipe du film comme le chef décorateur Kevin Thompson, le créateur de costumes Mark Bridges et le directeur de la photographie Matthew Libatique.