le pdg de netflix, ted sarandos, qualifie le modèle des cinémas de ‘démodé’ : ‘la plupart des gens ne peuvent pas se rendre à un multiplexe

Dans un récent entretien, Ted Sarandos, le PDG de Netflix, a provoqué des remous dans l’industrie cinématographique en qualifiant le modèle traditionnel des cinémas de « démodé ». Lors d’un échange au Time100 Summit à New York, il a fait valoir que la réalité du divertissement moderne ne coïncide pas avec l’idée nostalgique de regarder des films au cinéma. Sarandos se concentre sur l’évolution des préférences des consommateurs, qui privilégient maintenant la commodité de regarder des films à domicile plutôt que d’attendre une sortie en salle. Cette perspective soulève des questions sur l’avenir des multiplexes dans un paysage de plus en plus dominé par le streaming, et sur le rôle que Netflix joue dans cette transformation des expériences cinématographiques.

Le co-PDG de Netflix a débuté l’entretien en se moquant d’une question facile, affirmant avec un sourire que ce n’était pas Netflix qui détruisait Hollywood, mais plutôt l’entreprise qui « sauve » l’expérience cinématographique. Il a utilisé des chiffres préoccupants du box-office global pour souligner le changement de mentalité des spectateurs, qui semblent préférer le confort de leur domicile à la salle de cinéma. Sarandos a insisté sur le fait que la capacité d’accès au divertissement doit primer sur les traditions établies, défiant ainsi les studios et les salles de cinéma de s’adapter à cette nouvelle réalité.

Une industrie en mutation

Le paysage cinématographique évolue rapidement, et les interventions de Ted Sarandos ouvrent la voie à une réflexion sur les défis que rencontrent les multiplexes face à l’avènement du streaming. De plus en plus de spectateurs choisissent de consommer des films depuis chez eux, mettant en lumière un décalage entre l’expérience traditionnelle et les attentes actuelles des consommateurs.

Le constat des box-offices

Sarandos a évoqué la baisse continue des chiffres de box-office, illustrant l’impact du modèle de streaming sur les cinémas. Alors que certains studios tentent de préserver une fenêtre de distribution de 45 jours entre la sortie en salle et celle en ligne, les spectateurs semblent indiquer clairement qu’ils préfèrent éviter de se rendre dans les salles obscures. Cette dynamique pousse Netflix à reconsidérer son approche commerciale en faveur des lignes directrices définies par les attentes des consommateurs.

Adaptation face à un environnement changeant

Dans cet environnement en constante évolution, une question cruciale émerge : comment les cinémas peuvent-ils s’adapter à ces préférences changeantes ? Sarandos affirme que les cinémas ne doivent pas se limiter à une vision romantique du passé, mais plutôt envisager des solutions qui répondent aux besoins immédiats des spectateurs. Cela pourrait inclure une amélioration de l’expérience en salle, une offre de contenu plus diversifiée ou l’exploration de nouvelles modalités de diffusion qui répondent à une audience en quête d’accessibilité.

Netflix comme sauveur des salles de cinéma

Un aspect fascinant de l’approche de Netflix est le fait que l’entreprise ne se contente pas de nuire à l’industrie traditionnelle ; elle en fait également partie. En possédant des salles de cinéma à Los Angeles et New York, Sarandos affirme que Netflix a « sauvé » ces établissements d’un destin peu enviable, transformant ces espaces non pas uniquement pour la rentabilité, mais pour maintenir une expérience cinématographique de qualité. Cela démontre un engagement à préserver la culture des salles tout en s’adaptant aux exigences du streaming.

Les sorties limitées pour les reconnaissances

Netflix maintient une politique de sorties limitées pour certains films, notamment ceux en quête de reconnaissance lors des cérémonies de prix, comme les Oscars. Sarandos explique qu’il est essentiel de respecter des processus traditionnels de diffusion pour garantir une couverture médiatique favorable tout en répondant à la demande du public. Cependant, l’accent est mis sur l’importance de faire des films que les spectateurs aiment, convaincu que cela génère un retour positif, tant sur le plan critique que commercial.

Révélations sur les aspirations des cinéastes

Une autre révélation intéressante a été l’aveu de Sarandos concernant l’aspiration des cinéastes à créer des films pour le grand écran. Bien que l’expérience cinématographique collective soit valorisée par certains, il argue que pour la majorité des gens, cette aspiration est dépassée, surtout dans un pays où l’accès aux multiplexes n’est pas toujours garanti. Ce changement d’optique pourrait définir une nouvelle ère au sein de l’industrie où le « comment » et le « où » des projections prennent une nouvelle signification.

Les préoccupations liées à l’avenir des multiplexes

Sarandos mise sur une vision proactive pour l’avenir de l’industrie cinématographique. Les préoccupations liées à l’effritement de l’expérience du cinéma traditionnel doivent être abordées pour éviter l’extinction de cette forme d’art. Sa perspective sur la nécessité d’une évolution montre à quel point l’industrie doit se réinventer afin de rester pertinente à l’ère du streaming.

Rester connecté à l’expérience cinématographique

Les spectateurs doivent encore ressentir la magie du cinéma. Les multiplexes doivent trouver des solutions pour attirer ces audiences, allant de la mise en place de séances immersives à l’ajout d’éléments interactifs. La clé serait de rendre l’expérience en salle aussi captivante que le visionnage à domicile, tout en tenant compte des différences d’accessibilité.

Réunir l’industrie

Les acteurs de l’industrie cinématographique, des producteurs aux distributeurs, doivent réfléchir ensemble. La collaboration est essentielle pour redéfinir de futurs modèles économiques qui bénéficient à toutes les parties concernées, y compris les spectateurs. L’objectif est de faire évoluer la manière dont les films sont perçus et reçus afin de ne pas se laisser distancer par les avancées technologiques.

La vision future selon Sarandos

Les propos de Ted Sarandos soulèvent des interrogations importantes sur l’avenir du cinéma tel que nous le connaissons. Avec l’essor du streaming, il est impératif que les cinémas s’adaptent pour éviter une disparition progressive. Sa vision de l’avenir repose sur l’idée que l’expérience du cinéma peut perdurer, mais doit se transformer pour répondre aux attentes du spectateur moderne, qui préfère le confort de son domicile. Cela peut impliquer des innovations dans le mode de distribution, les genres de films proposés, et même la manière dont l’interaction avec le public se construit.

Un monde hybride de divertissement

Il semble évident que nous nous dirigions vers un modèle hybride où les sorties en salles et le streaming coexisteront. Il est donc crucial pour les acteurs de l’industrie de considérer cette hybridation comme un atout, plutôt que comme une menace. En créant des formats cinématographiques qui répondent aux différents besoins des spectateurs, tout en préservant l’essence même du cinéma, l’industrie pourra espérer prospérer dans ce nouvel environnement dynamique.

Le chemin à parcourir

La route tracée par Ted Sarandos et Netflix peut être un indicateur des transformations majeures à venir. La redéfinition des expériences de visionnage pourrait marquer un tournant dans l’histoire du cinéma. L’adaptabilité des studios dans l’évaluation des nouvelles modalités de sortie et de distribution influencera clairement l’avenir de l’industrie. À mesure que les préférences des consommateurs évoluent et que le modèle économique traditionnel est remis en cause, il sera essentiel de rester à l’écoute des désirs du public pour maintenir l’intérêt pour les films et les salles de cinéma.

Les réflexions sur le futur du cinéma que partage Ted Sarandos incitent à penser que le changement est inévitable, mais que le cinéma en lui-même peut et doit évoluer. Dans cette ère moderne du numérique, chaque acteur a sa place pour contribuer à façonner les expériences à venir, que ce soit à travers le streaming ou en revitalisant les multiplexes.