Le cinéma a le pouvoir de marquer et de transformer, même ceux qui le façonnent. Cela a été le cas pour Jon Poll, le rédacteur en chef réputé qui, malgré son expérience dans des comédies cultes telles que « Meet the Parents », « The 40-Year-Old Virgin » et « Austin Powers : The Spy Who Shagged Me », avoue que son travail sur « The Color Purple » l’a profondément touché et changé.
« The Color Purple » est une comédie musicale aux accents dramatiques, réalisée par le rappeur ghanéen, collaborateur de Beyoncé et cinéaste Blitz Bazawule. Le film met en scène Fantasia Barrino, Taraji P. Henson, Colman Domingo et Danielle Brooks, qui incarnent les membres d’une famille géorgienne résiliente, déterminée à persévérer malgré le traumatisme, l’insécurité et le dysfonctionnement générationnel. Confronté à un niveau d’engagement sans précédent, Poll déclare : « Travailler sur ce film m’a changé, ma relation au traumatisme, ma façon de voir le monde« .
Jon Poll, qui est basé à Los Angeles, discute de sa collaboration avec Bazawule, de la prise en compte des directives de studio, et du pouvoir transformateur d’une bonne scène de dîner. Il fait référence à des comédies sur lesquelles il a travaillé (comme le récent reboot de « Father of the Bride ») pour expliquer son approche du montage, soulignant qu’une comédie peut aussi avoir une dimension dramatique. Pour lui, même si « The Color Purple » n’était pas recherché pour son aspect comique, l’humour n’a pas été volontairement évité.
Concernant ses débuts avec Blitz Bazawule, il révèle que les producteurs cherchaient un partenaire d’expérience pour accompagner le réalisateur novice en studio. Malgré ses réticences initiales, une conversation avec Bazawule a modifié sa perception et, trois jours plus tard, il obtient le poste.
Quant à sa collaboration avec Bazawule durant la phase de montage, Poll est impressionné par l’éthique de travail de ce dernier. Les deux hommes partagent une vision commune pour la réalisation du film, cherchant à créer une œuvre ancrée, élégante, personnelle et intime.
Les défis éditoriaux de « The Color Purple » résidaient notamment dans l’intégration des séquences de chansons avec les dialogues, ou encore le montage de scènes puissantes comme celle de la table du dîner, qui rassemble tous les personnages principaux. Pour Poll, ces scènes sont captivantes, car elles permettent de ressentir les réactions subtiles de chaque personnage.
Le parcours de Celie, le personnage principal, est imprégné de traumatismes et d’abus. L’approche du film par rapport à la violence a nécessité une attention particulière, car il était important de ne pas dissuader le public, tout en reflétant la réalité du personnage.
En conclusion, Jon Poll exprime de la gratitude pour avoir eu l’opportunité de travailler sur « The Color Purple ». Il estime que cette histoire résonne avec tous ceux qui se sentent outsiders, et qu’elle illustre la capacité de résilience face à l’adversité. « The Color Purple » est à présent à l’affiche au cinéma.