Si l’on demandait aux cinéphiles le moment le plus visuellement époustouflant de « Dune : Partie 2 » du réalisateur Denis Villeneuve, la réponse serait probablement la fuite de l’Express Sandworm. Dans ce contexte, Paul Atréides (interprété par Timothée Chalamet) se fraie un chemin dans le désert d’Arrakis en chevauchant un emblématique ver des sables, le moyen de transport le plus dangereux de l’univers.
Cependant, pour moi, la scène qui a vraiment marqué cette séquence, qui restera sans doute gravée dans la mémoire des spectateurs, se déroule dans un couloir esthétiquement somptueux, situé sur la planète Giedi Prime. Ce couloir abrite le clan Harkonnen, le plus agressif de tous les antagonistes qui peuplent l’univers de Dune. On y voit Feyd-Rautha Harkonnen (Austin Butler) pourchasser une figure solennelle en bleu brillant, Lady Margot (Léa Seydoux), dans une obscurité tellement intense qu’on a l’impression de pouvoir la toucher.
Cette scène grandiose, illuminée par des feux d’artifice noirs en arrière-plan, est l’œuvre de Greig Fraser, le directeur de la photographie. Le résultat visuellement impressionnant vient de la technologie vidéo, un éclairage judicieusement conçu et l’idée ingénieuse de mélanger le tout pour créer des effets d’ombres et de lumières.
La séquence dépeinte ici ne dure qu’une ou deux minutes, mais laisse une mémorable trace dans l’esprit du spectateur. C’est le fruit du travail acharné de Fraser, de Villeneuve et de toute l’équipe derrière « Dune : Partie 2 ».
La suite très attendue retrace la lutte de Paul Atréides et de sa mère, Lady Jessica (Rebecca Ferguson), qui est membre du Bene Gesserit. Ils doivent se fier aux Fremen, les habitants autochtones d’Arrakis, après que leur maison ait été anéantie par les Harkonnens lors de l’infâme attaque qui a conclu la première partie, laissant le Duc Leto Atréides (Oscar Isaac) sans vie et Paul sans père.
D’autre part, sur la planète Giedi Prime, les problèmes ne cessent de s’accumuler. La victoire récente de Feyd-Rautha dans un combat de gladiateurs contre des prisonniers Atréides malmenés met encore plus les projecteurs sur lui. Les décors lugubres et la froide lumière sur leur planète expliquent pourquoi les Harkonnens semblent si pâles et chauves. Tout cela est le fruit d’un travail technologique impressionnant et d’audace artistique.
Si Giedi Prime a une telle apparence angoissante, c’est en partie grâce à l’utilisation de la lumière infrarouge, que Fraser a expérimenté depuis des années. Cette lumière donne au film une ambiance surnaturelle mais néanmoins familière. C’est une technique qui a été mise à l’épreuve et finalisée grâce à la créativité de l’équipe dirigeante.
Au final, la scène de combat dans le Colisée sur Giedi Prime est une cruelle piqûre de rappel de la menace que représentent les Harkonnens pour Paul, Lady Jessica et tous les Fremen. Il s’agit d’une illustration éblouissante de ce que peuvent accomplir des dizaines, voire des centaines de personnes lorsqu’elles travaillent ensemble pour créer un moment inoubliable à l’écran.
Revenez demain pour la deuxième partie de notre entretien avec Greig Fraser, où nous approfondirons certaines des techniques et des idées utilisées dans « Dune : Partie 2 ».
Découvrez-en plus sur les dessous de « Dune : Partie 2 » avec les articles suivants : l’une détaillant le travail de la costumière, Jacqueline West, l’autre expliquant comment Joe Walker, le monteur de Dune : Partie 2, a réussi à forger ce chef-d’œuvre, et enfin, comment Hans Zimmer est parvenu à découvrir de nouveaux sons pour la bande-originale.
Image de présentation : AUSTIN BUTLER en Feyd-Rautha Harkonnen dans le film d’action-aventure « DUNE : PARTIE DEUX » de Warner Bros. Pictures et Legendary Pictures. Crédit photo : Avec l’aimable autorisation de Warner Bros. Pictures.