Découvrez Orion et la traversée des ténèbres

Grandir avec d’innombrables histoires destinées aux enfants reste un grand souvenir, toutefois, il est surprenant d’observer que l’histoire d’« Orion et les Ténèbres » d’Emma Yarlett n’a jamais su figurer parmi les histoires les plus populaires dans mon pays de naissance. Elle a pourtant réussi à attirer l’attention de mes parents. Faisant partie des incontournables, l’adaptation de cette histoire par le réalisateur Sean Charmatz, et le scénario irremplaçable de Charlie Kaufman sont d’autant plus impressionnants. C’est grâce à des films tels que « Being John Malkovich », « Eternal Sunshine of the Spotless Mind » et même « I’m Thinking of Ending Things » que mes attentes sont tout sauf modestes.

N’ayant pas eu l’occasion de parcourir le livre original, je me suis consacré à l’appréciation de l’histoire sans aucun préjugé. C’est donc avec une complète ouverture d’esprit que j’accueille tous les changements narratifs. Cependant, après avoir regardé le film et ensuite lu le livre original de Yarlett, on peut dire que ces ajouts dans l’adaptation cinématographique étaient plutôt prévisibles. Après tout, il s’agit d’un conte pour enfants dont l’histoire était assez courte et simple. Aucune surprise donc, que Sean Charmatz ait choisi d’y ajouter d’autres éléments.

Il est d’autant plus important de conserver l’essence et les messages principaux de l’histoire dans ces adaptations. Un défi que « Orion and The Dark » a su relever avec brio. Les adaptations n’ont pas vocation à rester figées dans le miroir du support original. Au contraire, elles marquent une transition vers un autre support avec d’inévitables ajustements. Que ce soit la création de nouveaux personnages, une modification de l’intrigue ou des détails visuels, l’essentiel est préservé dans « Orion and the Dark ».

Le livre et le film relatent tous deux l’histoire d’Orion, un adolescent aux prises avec d’innombrables peurs irrationnelles. Une nuit, son parcours prend un tournant décisif lorsque les Ténèbres, la manifestation physique de sa peur, font irruption dans sa chambre. Elles emmènent Orion dans un voyage mémorable où il apprend à comprendre et à vivre avec ses peurs, plutôt que de les fuir ou les ignorer.

Le message au coeur de « Orion and the Dark » vacation à un public jeune, mais Charlie Kaufman ajoute une complexité et une profondeur supplémentaires au récit. Ce n’est pas juste une histoire simpliste qui nous invite à affronter nos peurs. Il offre une réflexion intéressante sur comment nous devrions accepter la peur comme partie intégrante de notre personnalité.

Malgré cette complexité ajoutée, « Orion and The Dark » offre une animation simple et belle. Le mélange de personnages 3D et de dessins d’arrière-plan 2D crée une expérience visuelle captivante et chaleureuse. Cependant, la fin du film, bien que logique, soulève certaines questions déconnectées du thème principal. L’explication de cette fin pour les enfants pourrait donner du fil à retordre aux parents.

En conclusion, « Orion and The Dark «  réussit à conserver l’essence et les messages du conte original tout en apportant des complexités narratives qui enrichissent l’ensemble du film, malgré la confusion générée par certains détails structurels. Kevin Lax et Robert Lydecker accolent à merveille l’atmosphère du film avec leur bande sonore, ce qui, associé à l’animation de qualité qui en fait le dessin animé idéal pour une soirée cosy. Je recommande ce film pour les familles et les enfants du monde entier.