La cinéaste Jane Schoenbrun, reconnue pour son œuvre « I Saw the TV Glow », a puisé dans sa propre fascination pour la série culte « Buffy contre les vampires », afin de concevoir son prochain film. Toutefois, la réalisatrice à l’origine de « Nous allons tous à l’Exposition universelle », relativise ce point de vue dans un entretien accordé à TheWrap lors du Festival du film de Sundance 2024. Elle souligne que ce projet va bien au-delà de l’admiration fanatique pour une série, et narre en fait son vécu personnel en tant qu’individu queer.
Le long métrage intriguant met en avant le duo composé du juge Smith et de Bridgette Lundy-Paine, deux jeunes devenant progressivement accros à une série rappelant fortement « Buffy ». Leur attachement n’est pas uniquement motivé par leur affection pour la série, mais aussi par leur volonté de s’évader du carcan de leur vie quotidienne.
Schoenbrun, qui utilise les pronoms « ils/eux », révèle que le film tire son origine de leur propre amour inconditionnel pour « Buffy ». « J’ai récemment convaincu ma partenaire de la validité de ce sujet en lui révélant comment, face à l’insomnie, je trouvais le sommeil en égrenant mentalement les titres des épisodes de « Buffy ». Je lui ai fait la démonstration, avant que celle-ci ne s’exclame : « Ok, le sujet du film est juste ». Oui, j’étais véritablement obsédé par « Buffy »», confie Schoenbrun à Drew Taylor de TheWrap, lors de la session de portraits du Studio de TheWrap à Sundance, en partenariat avec NFP.
Malgré tout, Schoenbrun, qui s’identifie en tant que cinéaste trans et non-binaire, tient à préciser que cet aspect fanatique n’est pas l’unique préoccupation du film. « Je souhaite préciser que le film ne traite pas seulement de ‘Buffy’ », ajoute-t-ils. « C’est davantage le récit d’un individu tellement passionné par la télévision et une série en particulier, qu’il s’avère incapable d’embrasser pleinement sa vraie nature dans le monde réel. Donc, il s’agit certes d’une question de fandom, mais je pense que, pour moi, c’est surtout l’illustration d’une expérience queer, dans laquelle je cherche dans l’art et le divertissement des signes de cette magie que je pensais inexistante dans la vraie vie. Et j’explore également comment ce phénomène peut offrir un échange très affectif, tout en constituant, dans la manière dont on se dissocie tous culturellement, une forme de piège. »
La distribution de « I Saw the TV Glow » sera assurée cette année par A24. Pour découvrir la couverture intégrale de TheWrap Sundance 2024, cliquez ici.