Le 31 décembre 2023, la sphère du journalisme d’investigation et du cinéma documentaire a perdu l’un de ses grands noms. Le célèbre documentariste et journaliste d’investigation australien, John Pilger, a tiré sa révérence à l’âge de 84 ans, nous apprend sa famille via un communiqué publié sur les réseaux sociaux.
« C’est un sentiment de profonde tristesse qui nous habite tandis que nous annonçons le décès de John Pilger survenu le 30 décembre 2023, à Londres, à l’âge de 84 ans », lit-on sur le compte Pilger’s X (anciennement Twitter). « Son œuvre journalistique et documentaire a été applaudie aux quatre coins du globe, mais pour nous, sa famille, il a été et restera avant tout un père, un grand-père et un partenaire exceptionnel, constamment source d’inspiration et d’amour. Repose en paix. »
Sam, son fils également journaliste basé à Londres a, lui, laissé exprimer son chagrin sur X : « Mon père nous a quitté hier. Mon cœur est en miettes, mais je ne peux qu’être fier et reconnaissant d’avoir eu un père aussi extraordinaire. Il était mon héros. »
John Pilger a marqué l’histoire du journalisme en étant, encore dans la vingtaine, le plus jeune lauréat du prix britannique du journaliste de l’année en 1967. Il a par la suite récidivé en 1979 et est ainsi devenu le premier journaliste à remporter ce prestigieux prix à deux reprises.
Toujours engagé, il a notamment apporté son soutien public au cofondateur de WikiLeaks, Julian Assange. Il a reçu le prix Richard Dimbleby du BAFTA pour ses reportages factuels en 1991 et a été nominé aux BAFTA en 2003 et 2004 pour ses documentaires télévisés tels que « Breaking the Silence: Truth and Lies in the War on Terror » et « La Palestine est toujours le problème ».
Avec une audace et une détermination sans précédent, Pilger a abordé de front des sujets délicats et souvent délaissés, parmi lesquels le traitement des Aborigènes australiens, ou encore la politique étrangère des États-Unis, de l’Australie et de la Grande-Bretagne.
Il a tout particulièrement marqué la communauté internationale par ses films sur le génocide cambodgien, courant des années 80. Il a également été remarqué pour son apparition dans le film de David Munro, réalisé en 1979, « Année zéro: la mort silencieuse du Cambodge » que Janet Maslin, critique du New York Times a défini comme étant « direct », « franc » et « déchirant ».
Natif de Bondi, Sydney en Australie, John Pilger a embrassé très tôt une carrière médiatique avec Reuters et le Daily Mirror, où il deviendra correspondant en chef à l’étranger, couvrant plusieurs conflits dont la guerre du Vietnam. Son palmarès filmographique est riche de plusieurs films, dont « Vietnam : Still America’s War », « Do You Remember Vietnam ? » et « La guerre contre la démocratie ». Il a également rédigé plusieurs ouvrages de non-fiction tels que « Distant Voices », « Hidden Agendas »et « The New Rulers of the World ».
En plus de son héritage journalistique et documentaire, John Pilger laisse derrière lui son fils Sam et sa fille Zoe.