Le célèbre James T. Kirk, interprété par William Shatner, a su captiver l’attention de tous durant chaque épisode de la série originale Star Trek et dans les sept premiers films de cette franchise phare. Après deux décennies d’une carrière impeccable, Shatner s’est évertué à suivre les traces de son collègue Leonard Nimoy en passant derrière la caméra pour réaliser un film de l’univers Star Trek. C’est ainsi qu’il dirigea le cinquième opus de la sagas, Star Trek : The Final Frontier.
Cette réalisation a essuyé des critiques allant de mitigées à franchement négatives, un accueil qui marqua grandement William Shatner. Le comédien regretta fortement son expérience de réalisation. Il est important de noter que dans ce contexte, le parcours de réalisateur de Shatner fut jonché de nombreux obstacles, principalement les retours négatifs de l’équipe de tournage et des acteurs sur son scénario.
Malgré ce climat hostile, Shatner, qui s’était également démarqué dans la série policière TJ Hooker, assuma avec bravoure l’échec relatif de ce projet. Il expliqua qu’il n’était tout simplement pas préparé émotionnellement à gérer une franchise d’une telle envergure. Son plus grand regret? Ne pas avoir réussi à imposer sa vision de la franchise.
Star Trek V : The Final Frontier, sorti en 1989, nous entraîne aux côtés de l’équipage de l’Enterprise confronté à Sybok, le demi-frère de Spock, en quête de Dieu au centre de la galaxie. Malgré une prémisse audacieuse, Shatner dut faire face à une hostilité croissante envers son scénario et son intrigue directement au sein de son équipe de tournage.
Dans une interview avec The Hollywood Reporter, l’acteur de Miss Congeniality révéla que son pire regret était de ne pas avoir eu le courage de tenir tête et de maintenir son idée initiale de « Star Trek en quête de Dieu ». De plus, l’interminable influence de la direction hollywoodienne, constamment à proposer des alternatives, ainsi que la lourdeur de la gestion d’un budget colossal de 30 millions de dollars, finirent par peser le réalisateur.
Shatner admit avoir été incapable de s’imposer. Face à son incapacité à s’imposer, d’autres ont pris ses rênes, allant à l’encontre des décisions qu’il aurait pris. Le bilan est clair pour lui : « C’était une série de mes incapacités à gérer la gestion et le budget. J’ai échoué. Dans mon esprit, j’ai horriblement échoué. Je regrette de ne pas être équipé émotionnellement pour faire face à un grand film. »
Malgré ces déboires, on note que Star Trek V : The Final Frontier a enregistré la plus grosse ouverture de la franchise à l’époque. Cependant, les chiffres n’ont pas tardé à dégringoler, probablement suite aux critiques négatives. Ce film a même failli couler la franchise, qui ne doit sa survie qu’à l’accueil plus positif de Star Trek VI. William Shatner et son opus ont depuis reçu beaucoup d’amour de la part des fans, ces derniers estimant que le film aurait pu être un succès avec plus de budget et de soutien. »
Son échec fut peut-être dû à son manque de support pour réaliser Star Trek V, ou encore à son idée de se concentrer sur le télévangélisme et ses potentiels fraudeurs, une proposition qui n’a pas du tout plu à certains, y compris au créateur de la série Gene Roddenberry. Les acteurs phares comme Leonard Nimoy et DeForest Kelley ont aussi exprimé des réserves sur l’intrigue.
De multiples problèmes de production sont venus s’ajouter à cela, notamment des contraintes budgétaires strictes et des réécritures constantes du scénario imposées par Paramount Pictures. En effet, la fin du film a été modifiée à plusieurs reprises à cause des réactions négatives lors des tests et des échecs de certains effets pratiques.
Il faut être juste en soulignant que pour sa défense, William Shatner a tout de même réussi à récolter 70.2 millions de dollars au box-office mondial. Tout est bien qui finit bien : Star Trek V et les autres opus de la franchise sont désormais disponibles en streaming sur Max.