Sofia Coppola n’est pas vraiment associée au cinéma d’horreur. Cependant, son dernier travail peut être décrit comme une excursion extrêmement effrayante dans l’histoire. Des images réfléchies, une conception de production sophistiquée et beaucoup de musique pop : c’est ça le cinéma Sofia Coppola. Dès le début de sa carrière de réalisatrice, elle suit des personnages qui semblent perdus même dans des salles bondées, disparaissant dans leur monde de pensées de Les suicides vierges à Lost in Translation. Son dernier film, Priscilla, contient beaucoup de choses directement liées au style de Coppola. L’histoire d’une jeune femme qui, à la fin des années 1950, rencontre un soldat américain en Allemagne et tombe amoureuse de lui, s’engage dans une direction encore plus sombre.
Dans le biopic Priscilla de Sofia Coppola, Elvis Presley se transforme en un monstre d’horreur secret. Priscilla raconte l’histoire de la jeune Priscilla Beaulieu, née à New York, mais bientôt arrivée dans la lointaine Wiesbaden, en Allemagne. Son père adoptif, qui est dans l’armée américaine, y est stationné. Un endroit désolé surtout pour une jeune fille qui veut découvrir le monde mais ne se heurte qu’à des interdits. Priscilla est l’une des protagonistes solitaires de Coppola et se sent comme une étrangère partout où elle va. Lorsqu’elle rencontre un homme sensible de dix ans son aîné lors d’une soirée, sa vie change soudainement. Soudain, elle réalise le rêve de toutes les filles de son école : sortir avec Elvis Presley.
Priscilla est plus qu’une simple réflexion après coup. C’est à la fois un cauchemar et un fantasme devenu réalité. Coppola plonge profondément dans la vie intérieure de Priscilla. Elle déteste les regards critiques et les gestes humiliants. Chaque fois qu’elle essaye prudemment de sortir, Elvis l’étrangle. Mais l’escalade n’a pas lieu. Tout est normal. Et c’est exactement ce qui rend Priscilla si désagréable, si effrayante.