Films

La fréquentation des cinémas en Chine plonge vers des niveaux alarmants

La fréquentation des cinémas en Chine, pourtant un bastion du divertissement mondial, traverse une crise sans précédent. Tandis que des films comme Nezha 2 connaissent un succès fulgurant à l’échelle mondiale, le reste du marché semble s’enfoncer dans un naufrage inexorable. Comment expliquer ce paradoxe? Quelles sont les conséquences pour l’industrie cinématographique chinoise face à cette chute alarmante? Cet article se penche sur les multiples facettes de cette problématique complexe.

Les chiffres alarmants de la fréquentation cinématographique en Chine

La chute de la fréquentation des salles de cinéma en Chine est inquiétante. Bien que le pays ait plus de 11 000 salles aujourd’hui — un chiffre qui a plus que triplé depuis 2012 — les recettes ont gravement chuté. En avril 2025, les recettes du box-office ont plafonné à seulement 1,1 milliard de yuans, soit environ 133 millions d’euros, un niveau historiquement bas. Pour mettre cela en perspective, cette somme ne représente qu’une fraction des performances d’antan, où des films comme « Avengers: Endgame » engrangeaient des milliards en quelques jours.

Les chiffres sont encore plus frappants lorsque l’on réalise qu’un jour précis, le 2 avril, les recettes n’ont atteint que 12 millions de yuans pour un nombre de projections colossal de 342 000. Cela signifie qu’en moyenne, chaque salle n’a accueilli qu’un spectateur par projection. Une situation véritablement alarmante, qui traduit un désintérêt croissant du public. Qu’est-ce qui pousse les spectateurs à bouder les cinémas alors que les infrastructures se multiplient?

Un fossé grandissant entre les succès isolés et la phrase critique du marché

Le spectacle grandiose de la sortie de Nezha 2, qui a généré près de 15,7 milliards de yuans mondiale, crée une dichotomie frappante avec le reste de l’industrie cinématographique en Chine. Alors que ce film d’animation enflamme les réseaux sociaux chinois, les médias locaux passent en revue la « division extrême » qui affecte le marché. Une question persiste : pourquoi un film peut-il devenir un phénomène mondial alors que l’ensemble du secteur semble s’enliser?

Cette situation illustre parfaitement le décalage entre les réussites spectaculaires et les performances globales en déclin. Par exemple, le film « Taiyanghua » du réalisateur réputé Feng Xiaogang, a réussi à franchir la barre des 200 millions de yuans, mais ce succès est devenu une exception plutôt qu’une norme. La pression sur les distributeurs, notamment des chaînes comme CGR Cinémas ou UGC, augmente pour amener des films qui attirent une foule, alors que le reste de l’année est largement déserté par les spectateurs. Cela crée un cercle vicieux : moins de films diffusés, moins d’intérêts, et ainsi de suite.

Facteurs sous-jacents de la crise

Cette crise ne peut pas être attribuée à une seule cause. Entre la pandémie de COVID-19, les changements dans les modes de consommation et l’évolution des goûts du public chinois, plusieurs éléments conjuguent leurs effets pour plonger l’industrie en difficulté. La disponibilité croissante des plateformes de streaming comme Netflix, qui commence à s’implanter davantage en Chine, contribue à ce phénomène. Les jeunes générations, plus enclines à consommer des contenus numériques rapidement, préfèrent souvent s’abonner à ces services plutôt que de se rendre dans une salle.

Les problèmes économiques plus larges font également partie du tableau. Le taux de chômage alarmant, surtout parmi les jeunes, et l’incertitude économique générée par une dette provinciale croissante rendent les spectateurs plus prudents dans leurs choix de loisirs. En ces temps incertains, tout achat est réévalué. Même dans des établissements réputés tels que le Grand Rex à Pékin ou Cinépolis, le risque d’investissement dans un film peut sembler trop élevé.

Les efforts de relance du gouvernement

Face à ce désastre, le gouvernement chinois tente de redynamiser l’industrie cinématographique. En avril 2025, un appel a été lancé pour « l’Année du film chinois », promettant d’allouer un milliard de yuans de subventions pour encourager les gens à revenir aux cinémas. Mais ces efforts semblent souvent trop limités. Bien que cette initiative soit louable, elle n’a pas résolu le malaise structurel du secteur

Il faudra plus que des subventions pour relancer l’enthousiasme du public. De nombreuses entreprises comme Alliance Cinémas ou Pathé prennent également des initiatives pour revitaliser le secteur, en adoptant des stratégies marketing plus agressives et en diversifiant leur offre de films en cherchant à attirer un public plus large.

Le rôle des studios de cinéma et producteurs

Les studios de cinéma doivent également prendre la responsabilité de cette situation. En raison de la concentration sur les films « blockbusters », le manque de diversité dans l’offre cinématographique ne parvient pas à séduire le grand public. Les films d’auteur ou les productions plus modestes, pourtant capables de créer de l’émotion et d’attirer un autre type de spectateur, sont souvent relégués au second plan. Les chaînes comme Cinéworld ou Kinotayo, qui essaient d’apporter une sélection variée de films, peinent à rivaliser avec les grandes productions.

https://www.tiktok.com/@/video/7047447022403702043?language=id&mid=7039868876334910210&region=ID&share_item_id=7047447022403702043&u_code=dah587lbm3m1e9

Il est donc crucial pour les producteurs de renouveler leurs approches. Pourquoi ne pas combiner des récits culturels authentiques avec des techniques cinématographiques modernes pour attirer à la fois les jeunes et les anciens? Cette innovation pourrait aider à inverser la tendance des fréquentations en berne. Ce n’est pas simplement une question de savoir quel film gagnera le plus d’argent; c’est aussi une question de savoir comment redéfinir l’expérience cinématographique pour le public.

Avenir du cinéma en Chine

Alors que la situation actuelle pourrait sembler pessimiste, un avenir brillant n’est pas impossible. Les exemples de succès isolés comme Nezha 2 montrent qu’il existe encore un appétit pour le cinéma en Chine. Il suffit de comprendre ce que les spectateurs recherchent réellement. Le marché pourrait se rétablir avec des investissements judicieux dans des histoires authentiques et des expériences inédits en salle.

Une meilleure promotion de films orientés vers un public cible pourrait aussi permettre aux chaînes de se rétablir. La consommation ayant évolué, les cinémas doivent s’adapter en offrant des expériences uniques, par exemple, des projections thématiques ou des événements en direct. Les axes de communication utilisés par des géants comme Gaumont et UGC devront évoluer pour correspondre aux nouvelles attentes de la clientèle. C’est dans cette adaptation que réside potentiellement la clé de la renaissance du cinéma en Chine.

Laissez un commentaire

Aucun commentaire encore
  • Merci d'éviter tout message insultant/offensant pour la page La fréquentation des cinémas en Chine plonge vers des niveaux alarmants si vous souhaitez être publié.