La passion du cinéma peut parfois naître de souvenirs d’enfance emblématiques. Pour David Turiaf, le directeur du cinéma Liberty, cela a commencé avec un visionnage de « Bambi » qui l’a plongé dans cet univers fascinant. Alors qu’il prépare la 3e édition du festival Ciné Culte, il revient également sur ses débuts chaotiques en tant que programmateur, marqués par une première année difficile au cours de laquelle il a dû surmonter de nombreux défis. Sa détermination à offrir une expérience cinématographique riche et variée aux spectateurs reste intacte, reflétant son engagement envers le septième art. À travers cet article, nous plongerons dans l’univers de David Turiaf, découvrant son parcours et ses projets futurs qui promettent de ravir les cinéphiles.
Les débuts de David Turiaf dans l’univers du cinéma
Pour David Turiaf, le chemin vers le cinéma a été pavé de belles expériences, même si cela n’a pas commencé de manière glorieuse. Il se rappelle avec un sourire de sa première rencontre avec le grand écran. Dans sa jeunesse, il n’était pas encore un cinéphile averti, mais sa fascination pour le cinéma allait se développer au fil des années. Son premier souvenir marquant, le visionnage de « Bambi », a instantanément éveillé ses émotions envers le septième art, lui faisant réaliser l’impact que le cinéma peut avoir sur nous. », »La connaissance du cinéma a commencé à s’enrichir avec l’époque où il louait des cassettes VHS dans des ciné-clubs, ce qui lui a permis d’élargir son horizon cinématographique. David explique : « Je n’allais que très peu au cinéma, sauf pour quelques événements promotionnels comme la Fête du cinéma, mais je rentrais à la maison pour visionner de nombreux films. » La plupart des films qu’il voyait étaient des films de genre, en particulier ceux d’horreur et de science-fiction, une passion qui perdure aujourd’hui.
Une première expérience tumultueuse en tant que programmateur
La carrière dDavid Turiaf dans le monde du cinéma a vraiment pris forme lorsqu’il a été sollicité pour prendre la direction du cinéma Liberty après avoir fait ses preuves en tant que pigiste au « Petit Bleu ». Il se souvient des premières étapes de cette aventure professionnelle avec une certaine humilité. « C’était avec les Montreurs d’Images, à Agen, que j’ai commencé à vraiment fréquenter les salles obscures. » Cette association lui a permis de s’immerger davantage dans le monde du cinéma, tout en développant ses compétences. Pourtant, en prenant les rênes du Liberty, David a affronté sa première année avec un stress palpable. Il décrit cette période comme « catastrophique », car il n’avait que peu d’expérience : « J’aimais le cinéma, mais je n’étais pas cinéphile ni ne connaissais beaucoup la technique. » Par ailleurs, l’une de ses expériences les plus mémorables — et probablement les plus humiliantes — a été lors de la projection de « Chat noir, chat blanc » où le film a malencontreusement cassé en plein milieu de la séance. « C’était tellement embarrassant de voir les spectateurs déçus, et je tremblais tout autant qu’eux tandis que je tentais de recoller les morceaux. » Cette première expérience fut néanmoins un tournant pour lui, apprenant à jongler avec des imprévus et à développer une résilience dans son approche du cinéma.
Une programmation diversifiée pour tous les publics
Au fil des années, David Turiaf a su affiner sa compréhension de l’art cinématographique, contribuant à une programmation plus riche et variée au Liberty. Grâce à son expérience accumulée, il a développé une sensibilité particulière pour les œuvres cinématographiques, notamment grâce à sa passion pour l’histoire du cinéma. Aujourd’hui, il se considère comme étant « plus difficile à satisfaire », ayant affûté son regard critique, mais il reste tout de même un fervent défenseur des comédies populaires d’Agnès Jaoui, Denis Podalydès, Éric Toledano et Pierre Salvadori. Par ailleurs, il est particulièrement enthousiaste à l’idée de mettre en avant le cinéma d’animation français, qu’il considère comme un exemple parfait de créativité.
Un autre aspect fondamental de sa programmation est la prise en compte des différents types de spectateurs qui fréquentent le Liberty. Avec une majorité de personnes de plus de 50 ans et un nombre réduit de jeunes, David entreprend des efforts consciencieux pour créer des expériences cinématographiques qui séduisent tous les âges. Il s’évertue à créer des événements qui rassemblent les différents publics autour d’une passion commune pour le cinéma. C’est un défi, mais il y travaille activement : « Mon objectif est d’attirer plus de jeunes à la salle, en leur proposant des films modernes tout en cultivant leur goût pour les classiques. »
Le festival Ciné Culte : une célébration du cinéma
En dernière ligne droite, David Turiaf se tourne vers un projet passionnant qui lui tient à cœur : le festival Ciné Culte. La troisième édition se déroulera du 11 au 13 avril et aspirera à offrir une plateforme pour mettre en lumière des films cultes souvent méconnus du grand public. Ce festival vise à créer un véritable pont entre les générations, permettant aux jeunes de découvrir des classiques tandis que les plus âgés peuvent revivre des souvenirs cinématographiques précieux. Son idée, inspirée par le festival Film du patrimoine de La Rochelle, est de montrer des films emblématiques que peu de personnes ont eu l’occasion de voir au cinéma. « Il était essentiel de créer notre propre festival », déclare David. Les films prévus au programme de cette édition incluent des œuvres comme « La Chèvre », « Le Dîner de cons » et « La Reine Margot », tout en intégrant des projections dédiées à Indiana Jones et une rétrospective de David Lynch.
Pour les spectateurs, cet événement promet d’être plus qu’une simple série de projections. Les salles seront décorées aux couleurs des films, créant une atmosphère immersive, et un « village » sera mis en place. Au sein de cet espace accueillant, des conférences, des ateliers et des activités festives auront pour but d’unir les spectateurs autour de la magie du cinéma. Les participants pourront partager des repas, échanger leurs idées et même se déguiser sur le thème des films projetés, renforçant ainsi le lien social que le cinéma peut engendrer. David est convaincu que ce festival jouera un rôle crucial dans la redynamisation de la fréquentation du Liberty et dans le renforcement de la communauté cinéphile de Monsempron-Libos.
Un avenir prometteur pour le cinéma Liberty
David Turiaf aspire également à faire évoluer le Liberty avec l’arrivée, prévue en 2026, d’une troisième salle, un projet qui renforcera l’accès du public aux films. Intégrant des technologies modernes, cette nouvelle salle sera équipée pour proposer des ateliers et des projections interactives. À travers cette initiative, David souhaite que le cinéma devienne non seulement un lieu de diffusion de films, mais aussi un espace de rencontre et d’échange pour tous les amateurs du septième art, qu’ils soient jeunes ou moins jeunes. Sa vision est claire: il ne s’agit pas seulement de projeter des films, mais de créer une expérience cinématographique authentique et enrichissante. En tant que fervent défenseur du cinéma indépendant et d’art et essai, il est déterminé à promouvoir une vision avant-gardiste de ce qu’un cinéma peut être dans le monde moderne, tout en honorant son héritage.
Les défis à relever pour l’avenir
Bien que l’avenir du cinema Liberty s’annonce radieux, David ne cache pas les défis auxquels il devra faire face. La concurrence des grandes chaînes de cinéma telles que Gaumont, Pathé et Cinépolis n’a jamais été aussi forte. Ces acteurs mènent une guerre sans merci sur le prix des billets et l’expérience client. Le défi principal sera de créer une proposition de valeur unique pour attirer les spectateurs vers son cinéma. Pour ce faire, David mise sur la création d’un vrai lien avec sa clientèle, leur offrant un cadre chaleureux et une programmation soignée. Il réalise aussi qu’une présence en ligne accrue pourrait aider à séduire un public plus jeune et à soutenir les initiatives de son cinéma. Son expérience passées lui a appris que la passion et la créativité sont des armes puissantes dans l’industrie cinématographique. ” Nous voulons que chaque spectateur se sente spécial”, déclare-t-il. Une vision qui, conjuguée à son amour pour le cinéma, pourrait bien faire du Liberty un lieu incontournable pour les cinéphiles de la région.