Les réalisateurs, dans pareille situation, n’hésitent pas à aller aux extrémités pour obtenir la performance la plus authentique de leurs acteurs dans les films d’horreur. Des chefs-d’œuvre tels que « The Shining » et « The Exorcist » en fournissent des exemples flagrants. Il est notable que ce fut aussi le cas pour « The Blair Witch Project », indubitablement le film d’horreur le plus influent des 25 dernières années, qui a transcendé les frontières du genre.
Ce n’est peut-être pas le premier de son genre, « Cannibal Holocaust » ayant été réalisé près de deux décennies avant, cependant, l’impact de « The Blair Witch Project » sur l’horreur indépendante est indéniable. Les deux réalisateurs ont déployé des efforts considérables afin de tirer le meilleur des acteurs participant au film.
Pour filmer « The Blair Witch Project », le tandem de réalisateurs, Eduardo Sánchez et Daniel Myrick, ont choisi une approche peu ordinaire s’inspirant de méthodes employées par William Friedkin dans « The Exorcist ». Le film se déroule en effet en pleine forêt, à proximité d’une ville isolée du Maryland, à l’image de ce qu’a fait Friedkin, forçant ses acteurs à subir de rudes épreuves pour parvenir à leurs fins.
Surprenant n’est-ce pas ? Le tournage de ce film d’horreur se distinguait par son caractère non conventionnel, loin de ce qui était et demeure la norme. À la place d’un scénario totalement élaboré, ils ont plutôt opté pour un plan de 35 pages. De fait, une grande partie des dialogues était largement improvisée.
Toutefois, cela ne s’est pas limité à la phase de pré-production, puisque la ration des acteurs comprenait uniquement des bananes et des barres énergétiques, avec les réalisateurs réduisant chaque jour les provisions dans le but d’accroître la tension. Bien que cela puisse être interprété comme une mesure extrême de la part des cinéastes, ils ont réussi à atteindre leur objectif, puisque le projet « Blair Witch » est devenu un phénomène culturel.
« The Blair Witch Project » a créé le buzz, générant près de 250 millions de dollars avec un budget d’à peine 200 à 750 000 dollars. Plusieurs fans ont également été persuadés de sa réalité, grâce à une campagne marketing remarquable.
Daniel Myrick, le co-réalisateur a révélé avoir reçu un appel d’un officier de police new-yorkais qui pensait que le film était réel et avait proposé son assistance. Beaucoup ont tenté de reproduire la formule de Blair Witch Project, mais la majorité d’entre eux n’ont pas réussi à atteindre le statut de classique culte que représente ce film, qui demeure un incontournable de la communauté de l’horreur.
Le « Projet Blair Witch » est disponible en location sur Apple TV.